Discussions sur le sponsoring sportif
L’interdiction de la publicité pour les jeux d’argent dans le sport : ce qui a changé
Depuis le 1er janvier, la Belgique a interdit la publicité pour les jeux d’argent sur les maillots des équipes sportives. C’est une première étape vers une interdiction totale du sponsoring par les opérateurs de jeux, comme le prévoit la nouvelle loi. Face à cette mesure, les opérateurs ont trouvé une solution astucieuse : créer de nouvelles marques liées à leur activité principale, mais opérant dans d’autres secteurs comme les médias.
Pourquoi cette mesure ?
La Belgique veut mieux lutter contre l’addiction aux jeux d’argent. Le gouvernement estime que réduire la publicité aidera à limiter le nombre de personnes touchées. Cependant, cette décision inquiète les opérateurs de jeux et les clubs sportifs.
En effet, environ 80 % des clubs de la Jupiler Pro League (la première division belge) dépendent des revenus des contrats de sponsoring avec des opérateurs de jeux. Si ces contrats sont interdits, de nombreux clubs risquent de perdre d’importantes sources de financement et d’avoir des difficultés à se développer, notamment sur le marché des transferts.
Les partisans de l’interdiction comparent la situation à celle de la Formule 1, qui a trouvé de nouveaux sponsors après l’interdiction de la publicité pour le tabac. Mais les opérateurs de jeux d’argent se sont inspirés de Marlboro, célèbre marque de cigarettes, pour contourner la loi.
Comment les opérateurs contournent-ils la loi ?
La nouvelle législation interdit aux opérateurs de jeux d’afficher leur nom sur les maillots des équipes. Pour contourner cette interdiction, ils ont changé de stratégie et créé de nouvelles marques. Ces nouvelles appellations restent proches de leur identité d’origine mais évoquent d’autres activités.
Quelques exemples :
- Circus devient Circus Daily, une plateforme d’actualités.
- Unibet lance U-Experts, une application mobile de nouvelles.
- Ladbrokes crée Ladbrokes Live, un site dédié au sport.
- Golden Palace inaugure Golden Palace News, un site de nouvelles sportives.
Cette approche, bien que légale, fait débat. Les autorités doivent attendre une décision du Conseil d’État pour juger si ces nouvelles pratiques respectent ou contournent l’esprit de la loi.
Un pari risqué pour les opérateurs ?
Bruno Liesse, expert en publicité, souligne qu’un changement de nom peut perturber les consommateurs. Les joueurs risquent de ne pas associer les nouvelles marques à l’activité des jeux d’argent. Ainsi, cette interdiction pourrait réduire l’attractivité des jeux et atteindre partiellement son objectif.
Cependant, selon lui, interdire la publicité n’est pas une solution suffisante contre l’addiction. Il propose une autre voie : encourager les opérateurs à soutenir des initiatives culturelles, sportives ou caritatives. Par exemple, comme l’a fait Peppermill en sponsorisant le Kinderkankerfonds, une fondation contre le cancer infantile.
Conclusion
L’interdiction de la publicité pour les jeux d’argent dans le sport est un changement majeur en Belgique, mais elle soulève encore de nombreuses questions. Les clubs sportifs trouveront-ils de nouveaux sponsors ? L’addiction aux jeux diminuera-t-elle réellement ? L’impact réel de cette mesure ne pourra être évalué qu’avec le temps.
